La fête de Pâques en confinement !

Pas de rassemblement, pas d’office, pas de repas partagé avec vous… C’est bien la première fois !

Cette période de confinement est certainement inédite parce qu’elle touche l’ensemble des citoyens de plusieurs pays. En cela, nous sommes, comme le rappellent les médias, « sur le même bateau ».

Malheureusement, nous ne sommes pas sur le même bateau. Plus que jamais les inégalités émergent au grand jour. Comment vivre un confinement serein

Quand

• L’absence de rentrées financières laisse les armoires vides et les loyers impayés,
• Une infirmière déjà au bord de la fatigue ne peut pas embrasser ses enfants le soir,
• La promiscuité rend les relations encore plus tendues voire dangereuses,
• La solitude dans les maisons de repos est renforcée,
• Le télétravail prend toute la place à la maison par la force des choses,
• Les conditions des logements déjà insalubres et inhospitaliers rendent la vie pénible,
• L’accès à la famille, aux amis, aux rencontres (fête, mariage, enterrement) est impossible,
• Le milieu carcéral devient une deuxième prison,
• Les personnes sans domicile errent sans possibilité de protection,
• …

Alors, non, nous ne sommes pas sur le même bateau.

Heureusement, les solidarités s’organisent. Parfois ostensiblement, parfois discrètement. Chacun à sa portée.

• Des personnes âgées laissent leur place dans les hôpitaux pour que de plus jeunes puissent avoir accès au respirateur,
• Des hôtels mettent à disposition leurs chambres,
• Des restaurateurs servent des plateaux-repas dans les hôpitaux à l’intention du personnel soignant,
• Des masques se réalisent ici et là à la maison,
• Des dessins d’enfants circulent dans les homes,
• Des colis alimentaires, des langes, des produits de première nécessité sont distribués,
• Certaines petites entreprises se recyclent pour s’adapter aux besoins du moment,
• Des pharmaciens déjà surchargés prennent en charge des femmes victimes de violence conjugale,
• …

Peut-être que chacun de nous assiste à une grande fresque où toutes les fragilités se dessinent plus nettement, plus visiblement et sans doute, cela fait de nous plus que jamais des gens qui savent, qui prennent conscience. Le confinement est paradoxalement révélateur de ce qui se passe dans les chaumières. Les réalités ne sont plus confinées, elles sont montrées au grand jour. Heureusement, tous, j’espère, avons cet élan en nous d’agir et de garder foi dans l’humain.

Dans la communauté, vu la fermeture des magasins, nous en profitons comme chacun de vous sans doute pour remettre en ordre nos espaces de travail et de vie. C’est la tornade blanche, nettoyages, rangements, réaménagements, réparations, peinture, tris, …

Tous les jardins reprennent vie,

• à Rummen bien sûr, avec la reprise de la saison, le travail intense de la terre et la surveillance des vergers suite aux gelées nocturnes,
• à Péruwelz où chacun qui le désire cultive une parcelle de terre,
• à Bruxelles et au Quai d’Aa où les jardins sur les toits sont mis à l’honneur.

Tout le monde se porte bien, même Robert qui fêtera ses 99 ans en août et qui semble passer à travers tous ces événements avec philosophie.

Nous essayons de vivre un peu de cohérence dans les distances physiques entre nous, avec tous les moyens dont nous disposons, masques, places à table espacées, lavage des mains, … mais le vivre ensemble met à rude épreuve toutes ces bonnes résolutions ! Et le rire semble faire plus d’effet que toutes les protections du monde ! La bienveillance et la motivation de tous est profitable.

Nous essayons aussi de maintenir l’unité entre nos trois maisons vu toutes les activités, les fêtes et réunions annulées. Les réseaux sociaux sont une grande aide dans cette recherche de proximité.

Nous remercions aussi toutes les personnes qui prennent de nos nouvelles, les bénévoles, les amis, les familles, les clients, … on sent que l’esprit d’amitié qui existe entre toutes ces personnes subsiste très fort !

Prenons soin des uns et des autres !

A l’immense plaisir de se revoir !

Sylvie, pour la communauté de la poudrière.

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